Extraits

Que reste-t-il ?

La musique déroule son temps dans le temps.

Qu'en reste t-il dans le silence final ?

Un souvenir ? Des sensations ? Des émotions ?


Une excitation ?

Un bouleversement, une extase ?

Une lueur entr'aperçue ?


Ou bien


le vide, l'incompréhension ?

Qu'en est-il du corps qui sonne et résonne 

et de l'âme inquiète qui cherche à la fois

à vivre le quotidien et à percevoir l'indicible ?


Que reste t-il d'une musique quand elle s'éteint ?

L'envie d'encore l'entendre ?

Que reste-t-il dans l'espace intérieur

et autour de la résonance

de ces ondes éphémères et volatiles ?


La fin d'une musique est-elle un joli moment de deuil ?

Gilles Dumont

Peinture: Ayako Dumont

26/01/2010

©Gilles Dumont 2020

      

La raide pliure du corps

que l'on n'a pas désirée

le corps qui a couru, sauté, plongé

respiré

le corps transcendé

celui capable d'aimer

d'être l'expression du cœur

celui qui a eu le plaisir de la souffrance assumée

…celle qui l'a porté vers ses limites.


Le temps…

s'est étendu sur l'usure des coutures, des sutures .

Dans la tête, un fragile équilibre

entre la volonté du combat

et l'envie du renoncement

dans la clarté d'une lueur d'avenir

échoué au bord d'une utopie humainement amoureuse.


Et se contenter de laisser des traces

de mots et de sons

ce qu'il y a(vait)

dans ce corps et ce cœur

en quête d'universalité et d'intimité impudique.

Cela, où sont les mots hors la musique qui l'expriment?  


Années 90 

© Gilles Dumont 2020

Texte pour Spotch Forcey

Articulation

Articule, articule, articule, articule

autour des rythmes s'articulent des êtres / et des sortes de circonstances

des rimes / autour et des détours de villes

des passages de l'ancien au nouveau

la friction des contrastes             quotidiens


Articule / autour des rimes et des détours de ville

Articule / autour des rythmes des êtres / et des sortes de circonstances

Articule / auprès des passages de l'ancien au nouveau

Articule / la friction des contrastes

                                quotidiens                   

(les ruines et ces personnages au milieu)


Que fuient-ils donc, ils ne fuient rien, ils vivent et s'adaptent

l'oppression plus pesante chaque jour insidieuse, l'oppression

a créé malgré elle ces nouveaux gestes, ces nouvelles habitudes

ces libertés inventées, imaginaires et réalités.


Articulation complexe les microbes les virus cohabitent

                                                                       antibiotiques!

Gilles Dumont 1981 

© Gilles Dumont 2020